Hanns Eisler était un compositeur formidable et une personnalité musicale exceptionnelle. Élève favori de Arnold Schönberg , compositeur de bande-son à Hollywood durant la seconde guerre mondiale, renvoyé par les Mccarthistes en 1949, il s’installa à Berlin où il devint une icône de l’art communiste travaillant avec tous les grands auteurs de théâtre de la DDR , et notamment avec Berthold Brecht . Hanns Eisler a écrit beaucoup de chansons qui font maintenant partie du patrimoine allemand (il a écrit l’hymne national de la DDR) Les chansons d’Eisler font partie du bagage musicale élémentaire de Daniel Erdmann (il a fait ses études à la Hanns Eisler Académie à Berlin),Hasse Poulsen, lui aussi a connu et aimé les chansons d' Eisler depuis son enfance. Esthétiquement la musique d' Eisler est à la fois très brutale et très raffinée. On y sent la primitivité des cabarets berlinois des années vingt, la simplicité propagandiste d’un compositeur de chansons politiques et en même temps il y a un raffinement harmonique et mélodique des plus surprenant. Ce qui rend Hanns Eisler intéressant pour le trio Das Kapital est son rapport avec à la fois la musique artistique et avec la musique populaire. Il voulait écrire une musique d’avant-garde, mais en même temps accessible à tous, il écrivait des compositions pour orchestres et en même temps des chansons qui étaient de suite adoptées par le peuple allemand. L’attrait d’un tel ouverture pour un groupe de jazz libertaire comme Das Kapital est évident : les chansons se laissent facilement adapter pour ce type de jeu, on sent même qu’une grande partie de la tradition de jazz libertaire est l’héritage directe du travail esthétique et politique des cabarets d’entre deux guerres. Das Kapital vie pour l’art (de la musique) et trouve que le monde ne vaut rien sans la musique et les rêves de tous les Hanns Eislers.